mercredi 24 décembre 2014

Joyeux (et saint) Noël à tous - Rétrospective 2014 et #SoutienAuxSoldatsEnOPEX

Avec un peu d'avance, un très joyeux (et saint) Noël à tous.
Une pensée particulière pour tous ceux qui seront, pour nous, loin de chez eux en ces moments.


2014 se termine, une année riche en réflexions, échanges et rencontres, que cela soit dans ses pages, ou via le compte Twitter ou la page Facebook associés.

Pour patienter avant 2015, voici les articles les plus consultés de 2014 (en gageant que le nombre de consultation soit dû au fait que vous les avez apprécié) :

1. VAB Ultima en Centrafrique - L'exemple d'un compromis difficilement trouvable ? (07 avril 2014)

2. Mali - Militaires français, tchadiens et maliens face à une guérilla... (31 mars 2014)

3. Entretien - Les sapeurs français en Afghanistan (Christophe Lafaye) (8 septembre 2014)

4. Centrafrique : exemple-type de ce qu'il ne faut pas faire ? (19 février 2014)

5. Ukraine-Crimée : c'est maintenant que tout commence... (3 mars 2014)

6. FELIN - La reine a pris trop de poids (3 septembre 2014)

7. Budget de la Défense - Face au mur, n'accélérons pas pour foncer dedans collectivement ! (16 mai 2014)

8. About the operation Serval in Mali - Interview with Michael Shurkin (Rand) (28 octobre 2014)

9. La France peut-elle remonter en puissance sur le plan militaire ? (entretien) (16 juillet 2014)

10. Irak - Faut-il rajouter des bâtons de dynamite dans la chaudière ? (23 septembre 2014)

11. Iraq - About attack helicopters: is it for 'vampire' deployment? (06 octobre 2014)

Pour ceux qui voudraient se replonger dans ceux de l'année dernière, c'est ici : la France aux Philippines, la Gendarmerie mobile en RCA, les dernières opérations françaises en RCA, les relations entre politiques et militaires, les chars kafkaiens de l'US Army, le LBDSN et la LPM 2014-2019, etc.
A l'année prochaine !

samedi 20 décembre 2014

Expression des militaires - A propos des 7 derniers gladiateurs

Depuis le départ récent à la retraite de l'un et le passage en 2ème section de l'autre, il n'y a plus que 7 blogs tenus par des militaires - hors Gendarmerie - encore en activité et ayant un rythme de publications non erratique.

Dommage.

Un jugement qui ne néglige évidemment pas l'apport que représente les jeunes ou moins jeunes retraités de tous grades qui en tiennent un, ainsi que les officiers généraux en 2ème section.

Traitant de sujets extrêmement divers (Histoire, cyber, tactique, OTAN, etc.),  les 7 derniers (si je n'en ai pas manqué) sont :
Ils sont tous tenus par des Terriens, n'ayant pas, d'une certaine façon, attendu le récent lancement du pôle Rayonnement de l'armée de Terre, une initiative à 1ère vue prometteuse.



mercredi 17 décembre 2014

En Afghanistan avec les Oies sauvages - Entretien avec le colonel Haberey (+ MAJ)

De juin à novembre 2012, le colonel Gilles Haberey était en Afghanistan à la tête du groupement Oies sauvages, constitué autour du 92ème régiment d'Infanterie (Clermont-Ferrand). Il y conduit la délicate phase de retrait de certains des derniers postes français tenus en-dehors de la capitale afghane et de leur transfert aux militaires afghans.


Dans un ouvrage tout juste publié, "Combats asymétriques en Afghanistan" (chez Nuvis), il revient sur les différentes phases de cette mission, mettant très concrètement l'humain (le chef face aux responsabilités, le combattant face à la mort, le militaire afghan face à ses choix, etc.) au cœur de cette expérience. Il a bien voulu répondre à quelques unes de nos questions.

1/ Tout d'abord, mon colonel, pourquoi avoir écrit un tel ouvrage ?


J’ai souhaité rédiger cet ouvrage principalement pour mettre à l’honneur les hommes que j’ai commandé et qui m’ont suivi, officiers, sous-officiers et soldats, dans le cadre d’une mission complexe d’où le danger physique n’était pas absent. Ensuite, après avoir longuement échangé avec des amis, j’ai été encouragé à partager par écrit ce vécu et les réflexions qui furent les miennes, afin que l’expérience ne disparaisse pas avec le temps et puisse servir, au moins en partie, à d’autres.

lundi 15 décembre 2014

Pour une guerre des chiffres, il faut des chiffres et une guerre…


Hier, c’était "De mai 2009 à mai 2010, les prises à partie en Afghanistan augmentent de 80%. Entre mars et juin 2010, 121 chefs insurgés sont éliminés par les forces spéciales. Enfin, entre septembre 2008 et mars 2010, des sondages effectués auprès des populations locales indiquent que le taux de satisfaction concernant la sécurité passe de 35% à 43%".

Et avant-hier, c’était "Entre janvier 1964 et janvier 1965, le nombre mensuel d’incidents (embuscades, tirs de harcèlement, mines, etc.) contre les unités américaines et celles de l’ARVN (Armée de la République du Viêtnam) passe de 1.600 à 2.000, le nombre d’ennemis tués d’environ 1 250 à 2 150 par mois et le nombre d’armes saisies double".

A chaque fois : "Oui, peut-être, et alors ?".

C’est principalement à partir d’indicateurs chiffrés comme ceux-ci que l’évolution de ces guerres est ou a été évaluée, par les militaires, par les responsables politiques comme par les opinions, notamment via une reprise, avec une, hélas, très rare mise en perspective (tendances, comparaisons, etc.), dans la presse, les communiqués, etc. Aujourd’hui, ces metrics, pour reprendre l’anglicisme, ne sont plus seulement des aides utilisées avec plus ou moins d’efficacité par tous les niveaux décisionnels, ils sont devenus de véritables objets politiques qui se heurtent malgré tout à la nature immuable de cette activité humaine qu’est la guerre. Souvent, ils permettent, au mieux, d’entretenir le brouillard de la guerre plus que de le lever (parfois sciemment pour éviter de poser les douloureuses questions), au pire, via des biais de perceptions (notamment dans leurs édifications : ne pas faire pire qu’avant, etc.), de s’enferrer dans de dangereuses illusions sur les fins.

vendredi 5 décembre 2014

Entretien - Où en est-on de l'Europe spatiale ? avec Guilhem Penent

Cet entretien avec Guilhem Penent, doctorant en sciences politiques, chercheur associé à l'IFRI, rédacteur du blog De la Terre à la Lune et auteur du récent L’Europe spatiale : le déclin ou le sursaut (Edition Argos), a été réalisé en collaboration avec le blog Ultima Ratio.
 
Quelques jours après la décision politique du lancement du lanceur Ariane 6 d'ici 2020, il développe quelques unes des grandes problématiques de l'Europe spatiale, civile et militaire, secteur où la France tient encore aujourd'hui l'un des rôles majeurs.
 
 
1/ A l’objectif pour l’Europe "d’autonomie dans l’espace", vous préférez celui de "maîtrise de l’espace". En quoi cette distinction permet de donner l’orientation nécessaire pour mener les futurs efforts nécessaires ?

Permettez-moi tout d’abord de rappeler que plusieurs logiques guident l’effort de l’Europe spatiale et l’autonomie n’est pas nécessairement celle qui est la plus souvent mise en avant ou la plus à même de mobiliser. Elle n’est pas non plus la première historiquement puisque c’est à la recherche scientifique que la première agence spatiale européenne, l’ESRO, constituée il y a exactement cinquante ans sur le modèle du CERN, était consacrée. Ce n’est pas un hasard si l’organisation qui lui a succédé en 1975 sous le nom de l’ESA s’est construite autour d’un programme scientifique obligatoire qui est considéré de ce fait comme la colonne vertébrale soutenant tout l’ensemble.

Vous avez toutefois raison de sous-entendre que l’objectif d’autonomie a joué un rôle essentiel dans la construction du spatial en Europe. Ainsi, le succès de la sonde Rosetta ne montre pas seulement que l’Agence spatiale européenne est capable de grande prouesse en tant que structure dédiée à la coopération scientifique et technologique, il est aussi la preuve que les Européens qui ont beaucoup souffert par le passé des revirements à répétition de la NASA n’ont pas besoin d’aide pour être ambitieux et peuvent grâce notamment au programme Ariane explorer seuls l’univers. Aussi "l’autonomie" émerge-t-elle assez naturellement comme le principe politique fondateur sans lequel l’édification d’une politique spatiale digne de ce nom ne serait pas possible.

lundi 24 novembre 2014

Entretien - En poste auprès des unités méharistes maliennes

Le lieutenant-colonel Paul Pierre Valli, aujourd’hui à la retraite, a été un des derniers militaires français à avoir été le conseiller militaire auprès de la garde nationale du Mali (GNM) de 2005 à 2007. Il a bien voulu répondre à quelques-unes de nos questions, alors qu’au travers l’opération Barkhane, les militaires français réinvestissent, pour plusieurs années, les étendues désertiques, mais pas vides de populations, du Sahara.

Mon colonel, qu’elle était votre mission ?

J'ai été affecté via la DCMD (ndlr : Direction de la coopération militaire et de défense, organisme rattaché au ministère des affaires étrangères, aujourd’hui devenu Direction de la coopération de sécurité et de défense) à l'été 2005 sur le poste "mythique" de conseiller militaire auprès du colonel commandant la GNM au Mali. J’y suis resté deux ans.


Ma mission était d'apporter à cette unité prestigieuse un soutien financier et donc diplomatique directement par le biais de projets au profit de l'état-major et des unités de la GNM. Le souhait de la DCMD était en fait de pérenniser et de soutenir les 6 unités méharistes installées aux frontières du Nord du pays

mercredi 19 novembre 2014

Préférer parfois détruire et souvent construire, que l'inverse...

Le gouvernement n’en a rien à faire ! Les Français s’en fichent ! Les journalistes sont tous des pourris qui n’y comprennent rien ! Nous sommes seuls ! Etc. Combien de fois n’avons-nous pas entendu de tels commentaires à propos des réactions (ou d’une supposée absence de réactions) des uns et des autres suite à la mort en opérations d’un de nos militaires ?


Les jours qui ont suivi la mort tragique de l’adjudant Dupuy au Mali n’ont pas manqué, hélas, de confirmer, cette impression de voir apparaître en nombre ce genre de commentaires de la part de personnes, souvent touchés par un tel drame du fait de liens familiaux, professionnels, associatifs, etc.

Pourtant, il pourrait presque s'agir d’idées reçues, en partie fausses (le célèbre prisme du verre à moitié vide ou du verre à moitié plein), ou de biais potentiellement dangereux (du moins néfastes).

vendredi 31 octobre 2014

Mobilisation à Paris... et ailleurs ! Hommage à l'adjudant Dupuy le 5 novembre #MPLF (+MAJ)

Appartenant au CPA 10 (Orléans), l'adjudant Thomas Dupuy est mort pour la France au combat le 29 octobre au Nord du Mali.
Avant une cérémonie intime d'honneurs militaires entouré de ses frères d'armes à l'Hôtel des Invalides, son cortège funèbre passera sur le pont Alexandre III (Paris) à 09h30 le mercredi 5 novembre.

Comme il est d'usage en pareille occasion, nous sommes tous invités par le gouverneur militaire de Paris, le général Charpentier, à lui manifester notre hommage par une présence digne et silencieuse.

De plus...

Afin de pouvoir associer le plus grand nombre à cet hommage, notamment ceux qui sont loin de Paris (et ils sont nombreux...), nous proposons de vous rendre le même jour devant le monument aux morts de votre commune, même très brièvement.

Pour montrer publiquement notre solidarité et notre hommage, nous vous invitons à diffuser une photo de ce monument (ou, par exemple, d'un drapeau français pris en photo sur un monument public) sur les réseaux sociaux.

Cette photo sera accompagnée de la mention "Hommage aux morts pour la France" ou "Nous ne les oublions pas", associée au hastag #MPLF pour "Mort pour la France".

Nous ne l'oublions pas, ni lui, ni ses proches, notamment sa compagne, puis à tous ses camarades, notamment à ses frères d'armes blessés lors du même combat.
 
MAJ : A quelques jours du 11 novembre, jour de souvenir de tous les soldats décédés en opérations, l'opération #MPLF pourrait se prolonger dans sa forme jusqu'à cette date.
 
Il s'agira ainsi de rendre hommage à tous ces soldats et garder en mémoire, par notre bien simple geste, les combattants des différentes générations de feu, de la 1ère guerre mondiale à aujourd'hui en passant par la 2nde guerre mondiale, l'Indochine et l'Algérie.
 
Tous unis, par leur engagement, par ce même destin : morts pour la France !

NB : Il s'agit de respecter lors de cette démarche d'hommage décentralisé pour associer le plus grand nombre le même principe que celui qui guide l'hommage à Paris : aucune récupération politique, et une présence digne, silencieuse et fraternelle.

mardi 28 octobre 2014

About the operation Serval in Mali - Interview with Michael Shurkin (Rand)

Michael Shurkin, a political scientist at the Rand Corporation, is the author of a recent and interesting research report about the operation Serval in Mali ("France's War in Mali: Lessons for an Expeditionary Army"). He kindly agreed to answer some questions to better understand, in some way, this US point of view about this French operation and to describe some lessons learned for the US. Army. Thanks!
 

1/ What are the 2 or 3 main characteristics of the operation Serval, from an U.S. point of view?

The three main characteristics of French expeditionary operations that are of interest to the US military are 1) France's comfort and facility with operating at a small scale; 2) French units agility with respect to task organization, specifically the capacity to aggregate, disaggregate, and re-aggregate units as required with apparently little waste or, to use the term I hear most often in the Army, "turbulence;" and 3) acceptance of risk, which is related to the first two points. The French Army in Serval took risks that the US Army would not have taken. This is related to the size issue because the US would respond to risk primarily by sending more and heavier forces with greater resources.
 

lundi 6 octobre 2014

Iraq - About attack helicopters: Is it time for 'vampires' deployment?

The U.S. CENTCOM, in a recent daily statement about U.S. activities against Islamic State, unveiled a strike made by an attack helicopter against targets West of Baghdad on October 4, 2014. If the official report provided no details about the type of helicopters, Defense online magazines indicated that they were likely AH-64 Apache helicopters deployed to Baghdad International Airport in July to initially provide protection to U.S. facilities.
 
 
The first strike by those types of assets, during an Air-Power-centric campaign, reminds the use of French and British attack helicopters during the 2011 Libyan campaign. The deployment of those Land-Power-centric assets aimed to break a stalemate that a predominantly air campaign (without enough local troops on the ground for intelligence or kinetic actions) could not solve wholly by itself.
 

mardi 30 septembre 2014

Lecture pour commencer à y comprendre quelque chose - "Attention : Cyber !"

Grâce et face aux évolutions induites par le cyber-électronique, pourquoi et comment penser autrement le phénomène guerrier et agir différemment ? Pour les deux officiers de l'armée de Terre, auteurs de l'ouvrage "Attention : Cyber !", il s'agit, en retournant la citation d'Henri Bergson, de proposer des réponses à ces deux questions en "Pensant en homme d'action pour pouvoir agir en homme de pensée". Car, si "le cyber ne permet pas de gagner seul la guerre, mais que perdre dans le cyber, c'est perdre tout court", encore faut-il en prendre conscience, être convaincu et s'adapter en conséquence.

 
Si la guerre, sujet central de l'ouvrage (ce qui exclut donc de facto certaines problématiques liées au cyberespace), ne change pas de nature, restant cette activité humaine immuable d'affrontement de volontés, elle change bien de visage nécessitant une adaptation pour faire face à cette évolution, plus qu'à une quelconque révolution comme le démontre les auteurs par la mise en perspective historique préalable.
 

mardi 23 septembre 2014

Irak - Faut-il rajouter des bâtons de dynamite dans la chaudière ?

Le gouvernement français a donc jugé que la balance bénéfices-risques, pour reprendre une expression issue du domaine médical, permettait et réclamait une plus grande participation militaire de la France (car elle participait déjà de fait) dans l’application du traitement administré aux menaces que fait peser l’Etat islamique.
 
 
Du fait de nos intérêts, de nos valeurs et de nos alliés (3 critères qui peuvent permettre d’apprécier génériquement une décision de participer ou non à une coalition), un pas de plus a été franchi avec une mission aérienne par jour depuis 1 semaine. Nos forces ont même mené une 1ère frappe, utilisant pour cela pas moins de 4 appareils (1 ATL-2, 2 Rafale, 1 C-135 ayant effectué son 1er vol en 1964 cela dit en passant), belle illustration, au-delà de l’aspect technique d’un raid mené avec succès, d'une certaine forme d’épuisement du modèle occidental de la guerre tant les parkings à détruire sont nombreux en Irak pour des moyens comptés...

Maintenant, pour les responsables politiques français, il y a, pour combler déjà un certain retard, une triple nécessité d’information, notamment via la séquence médiatico-politique en cours (allocution du Président suite aux 1ères frappes, participation au 20H de France 2 du ministre de la Défense ce jour, débats au Parlement demain…).

lundi 8 septembre 2014

Entretien - Les sapeurs français au combat en Afghanistan (Christophe Lafaye)

Christophe Lafaye vient de recevoir le Prix d’Histoire militaire 2014 de la DMPA (Ministère de la Défense) pour sa thèse « L’emploi du génie en Afghanistan (2001-2012). Adaptation d’une arme en situation de contre-insurrection. Hommes, matériel, emploi », réalisée sous la direction du LCL Rémy Porte. Chercheur rattaché au CHERPA (IEP d’Aix-en-Provence), il est également officier de réserve au 19e Régiment du Génie (Besançon).

Il a bien voulu répondre à nos questions, dans un long (et riche) entretien visant à mettre en avant le délicat travail réalisé par nos sapeurs en Afghanistan durant ces 12 années, tout en l'intégrant dans le temps long de l'histoire récente de l'arme du génie d'une part, et des opérations interarmes d'autre part. Il est également un hommage aux 13 sapeurs qui y ont perdu la vie dans l'accomplissement de leur mission. Ne les oublions pas.

 
1/ Pour les sapeurs français, les opérations en Afghanistan s'inscrivent-elles dans une continuité historique ou marquent-elles une rupture ?

Nous ne pouvons pas parler franchement de rupture mais de la poursuite d’une évolution. L’Afghanistan est un moment de redécouverte des savoir-faire propres à la lutte de contre-guérilla, avec les techniques et les moyens du XXIème siècle. L’armée française puise dans sa riche histoire coloniale, dans « les bonnes pratiques » de ses alliés et dans la capacité d’innovation de ses hommes. A l’échelle de l’histoire du génie des 50 dernières années, ce conflit semble répondre à la première guerre du Golfe (1990-1991), qui avait été propice à la redécouverte des actions offensives dans le cadre d’un conflit conventionnel en coalition. Cette guerre, ainsi que les opérations de maintien de la paix de l’ONU et celles menées sous l’égide de l’OTAN, ont façonné le génie qui se trouve projeté en Afghanistan dès la fin de l’année 2001. De mon point de vue, nous pouvons voir s’esquisser une forme de continuité, marquée, il est vrai, par les nombreuses inflexions politiques au fil des « Livres Blancs ».

mercredi 3 septembre 2014

Felin - La reine a pris trop de poids

Trop lourd et trop encombrant, sauf peut-être en défensive et de nuit. La reine des batailles française est bien contrainte à une sévère cure d'amaigrissement, en plus d'une réflexion innovante sur la modularité, pour retrouver des marges d'efficacité. Le constat évoqué par des militaires du 8ème RPIMa sur le système d'arme FELIN en combat, à pied ou motorisé, en localité est à ce sujet sans appel. Rien de fondamentalement non connu (quoique...), mais un rappel et une synthèse.

 
Ayant commencé à le recevoir fin 2011 le système FELIN, le 8ème RPIMa (Castres) a eu l'occasion de l'utiliser en zone urbaine en opérations extérieures (l'année dernière à Bangui) comme au centre d'entraînement Cenzub (Sissonne), pour des évaluations ou des expérimentations. Une expérience qui permet d'amasser quelques avis frappés du coin du bon sens sur son utilisation.
 

jeudi 28 août 2014

"Au nom de l'humanité", n'intervenons pas (forcément plus) en Irak

En écho au titre d'une tribune (liée à une pétition, cf. ici) publiée sur Marianne et La Croix où les signataires appellent à "une intervention urgente de troupes terrestres, sous mandat de l'ONU", les quelques points qui suivent ont vocation à modestement apporter, si ce n'est pas fondamentalement la contradiction, du moins des éléments de réflexion, non définitifs, à un débat qui n’est ni anodin ni clos. Il y dépasse ainsi, et c'est tout à leur honneur, la simple indignation ou l'affichage - nécessaire mais peu engageant - du "noun" (ن) que certains prennent pour un absolu alors qu'il ne devrait être qu'un début (Si chacun donnait, mobilisait, faisait connaître...).


De prime abord et dans un effort louable, les auteurs réussissent, en partie, à dépasser un ton clivant qu’il serait possible de résumer par « les catholiques parlent aux catholiques au sujet des catholiques », écueil qu'ils auraient pu connaître de par leur origine, alors que la situation dépasse ce prisme . Ensuite, il est possible de regretter une approche se limitant à définir avec détails la justesse de la cause (difficilement critiquable vu la situation, quelque soit l’identité multiple des populations visées : Kurdes, Yézides, Chrétiens, etc.). Dans la définition d’une stratégie (c’est finalement cela qui est proposée), et sans aborder des points du « domaine réservé » des techniciens de la chose militaire, les auteurs (à la fois  "peuple" et "chef d’état" de la trinité de Clauzewitz, de par leurs fonctions) auraient pu définir (ou du moins proposer) les fins, raisonnables il en va s’en dire. Ce "plus grand bien" qui doit émerger par l'usage de la force, "sans entrainer des désordres plus graves que le mal à éliminer " tout en ayant réunies "des conditions sérieuses de succès" (qui sont en l'espèce à discuter).


samedi 2 août 2014

Un peu de lecture - Et bonnes vacances...

Quelques propositions estivales de lecture, pour tous les goûts, qui peuvent changer, j'en conviens, du roman de plage...
- "Les larmes de nos souverains" : la pensée stratégique navale française... (CESM) : parce que la stratégie navale n'est pas l'œuvre des seuls Mahan et Corbett, à la découverte des figures françaises comme Richelieu, Lapeyrouse-Bonfils, Castex, etc.
- "Enjeux et défis de la stratégie navale sud-coréenne" (CESM) : comprendre un peu mieux l'aire de tensions qu'est l'Asie via la montée des ambitions de la Marine coréenne, en qualité comme en quantité, au service d'une posture stratégique bien définie.
- "Evolution du dispositif militaire français en Afrique et suivi des opérations en cours" (Assemblée nationale) : un point très complet sur le dispositif actuel et à venir, avec les grands enjeux : externalisation, formation, etc. A lire.

mercredi 30 juillet 2014

La France en Asie du Sud-Est - Du constat aux propositons, et bientôt à l'action ?

Quand un rapport parlementaire, en plus d'un constat fort précis, fait des propositions (à 1ère vue, pas entièrement farfelues et plutôt pragmatiques), cela est à relever...

Un récent rapport d'information rédigé par 4 parlementaires de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat s'est intéressé aux moyens de concrétiser à court et moyen-terme, et à moindres frais, un début de retour de la France en Asie du Sud-Est (c'est à dire hors des 3 focales françaises en Asie que sont : l'Inde, le Japon et la Chine).
 
 
Ce rapport s'inscrit dans le cadre de cette "diplomatie parlementaire", qui mériterait tant d'être développée en France comme levier supplémentaire d'influence, ainsi que devrait le rappeler le rapport sur "Le dispositif de soutien aux exportations d'armement" de la commission de la défense et des forces armées de l'Assemblée Nationale, dont la sortie est attendue pour la rentrée.

Le constat de base des parlementaires n'est pas si éloigné - pour la partie sécurité et défense - de celui défini ici-même (avec Le Fauteuil de Colbert) à partir de l'exemple du super-typhon aux Philippines : une volonté française certaine en termes d'ambition qu'il faut aujourd'hui concrétiser dans les faits et rendre visible, afin de convaincre nos partenaires, parfois demandeurs de notre implication.

lundi 21 juillet 2014

Toutes les réformes du secteur de sécurité (RSS) sont-elles des échecs ? (Entretien)

Cet entretien avec Aline Leboeuf, docteur en sciences politiques, chercheur à l'IFRI et auteur du récent Focus stratégique "La réforme du secteur de sécurité, entre bureaucraties et stratégie", a été réalisé en collaboration avec le blog Ultima Ratio.
 
 
1. Sierra Leone, Afghanistan, Mali, RCA… La réforme du secteur de la sécurité (ou RSS) est la solution magique couramment exhibée dans nombre de situations complexes. D’abord, de quoi s’agit-il ?
 
La réforme du secteur de sécurité (RSS) implique de réformer les organisations étatiques qui composent le secteur de sécurité d'un pays (armée, police, justice, renseignements, douanes, protection civile, etc.). Les frontières exactes du "secteur" sont discutées, et peuvent selon certains acteurs, intégrer aussi des organisations non étatiques (sécurité privée par exemple) ou des infrastructures qui déterminent le bon fonctionnement du secteur (comme l'existence de routes). Chaque projet de RSS doit donc au moins au départ réfléchir de façon la plus large possible et partir des objectifs de la réforme pour déterminer quelles sont les frontières du secteur à réformer.
 

jeudi 17 juillet 2014

Mobilisation ! Le cortège funèbre du major Nikolic passera sur le pont Alexandre III à 9h00 le lundi 21 juillet

 
Appartenant au 1er régiment étranger de génie (REG / Laudun), le major Dejvid Nikolic est mortellement blessé le 14 juillet 2014 au Nord du Mali.
 
Avant une cérémonie intime d'honneurs militaires, son cortège funèbre passera sur le pont Alexandre III (Paris) à 09h00 le lundi 21 juillet.
 
Nous sommes tous invités à cette occasion à lui manifester notre hommage par une présence digne et silencieuse.

Nos pensées vont en premier lieu à ses proches, notamment sa compagne, puis à tous ses camarades, notamment à ses frères d'armes blessés lors du même incident.

  Nous ne l'oublions pas.

Publication - Otan et Alliance : l'influence, comment cela se construit ? (RDN)

Une nouvelle version d'un article publié en juin sur ce blog ("Otan et Alliance : l'influence, comment cela se construit ?") a été publiée sur la version en ligne de la Revue Défense N@ationale : cf. ici (et là pour les dernières tribunes de la RDN). 
 
 
Il s'agissait de donner quelques clés de lecture simples, exemples à l'appui, pour comprendre comment l'influence française, qui se construit et non simplement se décrète, était développée au sein de l'Otan et l'Alliance.
 
Pour ceux qui souhaitent creuser le sujet avec des exemples précis (mais parfois un peu ardus), d'autres cas d'adaptation croisée de la doctrine française à la doctrine otanienne ont été récemment rendus publics dans le domaine du génie militaire ou de l'appui-feu aérien.

mercredi 16 juillet 2014

La France peut-elle remonter en puissance sur le plan militaire ? (Entretien)

Cet entretien avec le lieutenant-colonel Guillaume Garnier, ancien chercheur détaché à l'IFRI et auteur du récent Focus stratégique "Les chausse-trappes de la remontée en puissance; Défis et écueils du redressement militaire", a été réalisé en collaboration avec le blog Ultima Ratio.
1. Avec la récente publication du LBDSN, le vote de la LPM et les conséquences qui en découlent, il est beaucoup question de "remontée en puissance". Tout d’abord de quoi s’agit-il ?


On peut définir la remontée en puissance comme étant la volonté politique de redresser un appareil militaire au sens large du terme, c’est-à-dire dans ses aspects opérationnels, industriels et technologiques, les trois étant indissociables. Concrètement, une remontée en puissance intervient généralement après une défaite brutale qui aboutit à une remise en question fondamentale. Elle peut aussi être décidée en période de paix, du fait d’un changement radical de contexte stratégique, changement impliquant une réévaluation de la menace et par conséquent une réadaptation vers le haut de l’outil militaire. En définitive, il s’agit d’assurer la reconstruction ou l’expansion des forces armées dans un contexte de crise, psychologique (sidération de la défaite), ou politique (altération de l’environnement international).

lundi 23 juin 2014

23 juin 2008 - 23 juin 2013. 6 ans...

Le 23 juin 2008, date du 1er article sur Mars Attaque.
 
Que de chemin parcouru lorsque j'ose (vous m'excuserez l'emploi inhabituel de la 1ère personne) relire mes premiers billets bien naïfs. Peut-être ceux d'aujourd'hui le sont-ils aussi d'ailleurs. Et que de chemin encore à parcourir, car, définitivement, il n'y a pas d'hommes cultivés mais que des hommes qui se cultivent !
 
620 articles et 6 ans plus tard, Mars Attaque a permis des belles rencontres bien réelles, des échanges instructifs à poursuivre, des remises brutales dans l'axe (celles qui vous font progresser et vous rappellent qui vous êtes vraiment), et puis aussi, des petites "victoires", surtout pour "eux" (celles dont je suis le plus fier).
 
Merci chers lecteurs pour votre fidélité et votre confiance (cela compte aussi un peu comme carburant certains jours de doute ou de fatigue...). En espérant pouvoir encore échanger longtemps avec vous, que cela soit par mail, sur les réseaux sociaux (Twitter ou Facebook) ou, encore mieux, en face à face.

mercredi 11 juin 2014

OTAN / Alliance atlantique : l'influence, comment cela se passe ?

"Intensifier notre influence au sein de l'Alliance". Sympathique axe d'effort, mais au quotidien comme cela se passe ? Une fois déclaré qu'il faut le faire sans perdre "notre liberté de décision et d’action et encore moins de diluer le caractère national de notre défense", quels sont les moyens et modes d'action mis en place ? Car, en effet, l'influence se construit et non se décrète.

Ces moyens peuvent être assez obscurs pour le quidam sans l'étude d'un cas concret sur lequel s'appuyer, des exemples rarement rendus publics, pas tant pour des raisons de confidentialité (dans la majorité des cas) que pour un intérêt en soi limité pour une majorité de personnes.
Trois récentes publications permettent de comprendre un peu mieux le cadre général et les actions menées pour parvenir à un tel objectif (partant du niveau stratégique jusqu'au niveau tactique), et ainsi rentabiliser notre investissement (parfois un peu opaque...). Même si cela est un peu aride, on s'accroche pour suivre !
 
1/ Un collectif de "cadres supérieurs de défense" (des officiers donc ?) a récemment publié une (intéressante) tribune sous pseudonyme dans la Revue Défense N@tionale intitulée "Quelle stratégie française envers l'Alliance en 2014 ?". Elle permet de donner le cadre général de réflexion et d''action.
 

lundi 9 juin 2014

Conférence - La Défense, outil de puissance de la France (18 juin - Paris)

L’Association des entreprises partenaires de la Défense et l’Ecole de Guerre Economique (EGE) organise une soirée-débat en partenariat avec l’Association nationale des Auditeurs jeunes de l’IHEDN (ANAJ-IHEDN) le mercredi 18 juin 2014 de 18H30 à 20H30 à l’Ecole militaire à Paris sur le thème :

"La Défense, outil de puissance de la France"
Sous le Haut patronage de Patricia Adam,
Présidente de la commission de la Défense nationale et des forces armées

 
VAB Ultima dans les rues de Bangui - Parce que la France est écoutée dans certaines instances, notamment du fait de son outil militaire, et de l'usage qu'elle en fait

 
L'objectif de cette soirée est d'analyser de quelle manière la Défense, prise au sens large, est aujourd’hui un outil de puissance pour la France, et quelles seraient les pistes pour renforcer - voire élargir - cet outil.
 
Innovation pas inintéressante, un formulaire est en ligne (cf. ici) permettant de de déposer des idées, remarques (ndlr : par exemple, las avantages tirés de la formation des armées étrangères, les efforts à faire pour le soutien à l'exportation, les capacités de négociations dans des domaines connexes du fait du maintien d'un outil de Défense cohérent, etc.)… avant la soirée. Les plus intéressantes contribueront au débat qui suivra les interventions.
 

vendredi 6 juin 2014

70 ans après - Opérations de bréchage et innovation dans les armées (+MAJ)

Aujourd'hui, nous parlerions "d'adaptation réactive" ou "d'urgences opérations". Il y a 70 ans en Normandie, c'était aussi de l'ingéniosité et de la débrouille, quitte à passer outre les procédures...

Le franchissement de vive force d’obstacles battus par les feux ennemis semble jusqu’à récemment appartenir aux schémas inspirés typiquement des opérations de la Seconde Guerre mondiale ou des oppositions face au Pacte de Varsovie. À la lumière des opérations menées en Afghanistan, la permanence de cette dialectique entre l’obstacle et le véhicule qui cherche à s’en abstraire se retrouve. 


Afghanistan - L'esprit de Hobbart et de Cullin, plusieurs décennies plus tard

Pour les armées, cela signifie l’impétueuse nécessité d’être équipées des moyens adéquats. Dans le cas contraire, il est nécessaire de mener à bien des programmes permettant de combler ces lacunes. Déjà lors de la Seconde guerre mondiale, les Alliés ont été contraints de concevoir en urgence des solutions innovantes. Les lourds moyens actuels ne sont d’ailleurs pas sans rappeler les matériels de l’époque.
 

vendredi 16 mai 2014

Budget de la Défense - Face au mur, n'accélérons pas pour foncer dedans collectivement ! (+ MAJ)

Ainsi, des rumeurs, compréhensibles non sans panache, sur des menaces de démission d'un ministre et de certains chefs d'état-major fuitent dans la presse (sont quasi confirmées par d'autres titres) mais ne sont toujours pas démenties publiquement 24 heures après, gagnant en crédibilité dans un monde où un simple coup de téléphone permet de diffuser prestement un communiqué de démenti. Qu'elles soient réellement envisagées (ce qui semble être le cas pour certains hauts responsables militaires) ou juste montées en épingle, elle ne sont pas réjouissantes.
Des PDGs des grands groupes, sur le coup plus unis que lorsqu'il s'agit de faire marcher "l'équipe de France" à l'export en présentant un seul compétiteur sur certains contrats, réclament, sans trop se regarder le nombril sur leurs responsabilités [avouons-le, tous les équipements et services récemment fournis ne sont pas forcément des réussites économiques, non sans torts partagés], à se faire recevoir par le Président  pour plaider la survie d'un pan stratégique de l'industrie française. 
 

mardi 13 mai 2014

Café stratégique : "Syrie : chronique d'un soulévement détourné", par S. Mantoux et J. Bahout (le 20/05/2014 à 19h au Café Le Concorde - Paris)

 
A découvrir ou re-découvrir (fréquentes mises à jour) : le travail de Stéphane Mantoux (Historicoblog 3) sur les volontaires étrangers en Syrie (pro-régime ou de l'insurrection), nationalité par nationalité, ou encore sur la récente arrivée en Syrie de missiles TOW.

samedi 10 mai 2014

Hommage au sergent-chef Kalafut : tous au Pont Alexandre III (Paris) le 12 mai à 10h !

Appartenant au 2ème REP (Calvi), le sergent-chef (à titre posthume) Marcel Kalafut est mort pour la France au Mali dans la nuit du 7 au 8 mai dernier.

Nous ne l'oublions pas !


Afin de manifester notre hommage et notre solidarité, soyons nombreux ce lundi 12 mai à 10h sur le Pont Alexandre III (Paris) !

N'hésitez pas à diffuser cette information au plus grand nombre.

vendredi 9 mai 2014

La Grande Guerre et le monde de demain, dans Politique étrangère 1/2014

Quel est l'héritage aujourd'hui et demain de la Grande Guerre en cette première année de commémoration du centenaire de la Première guerre mondiale ? 


Alors qu'il est courant d'entendre dire que le monde d'aujourd'hui est dans une grande part issu de la Seconde Guerre mondiale, c'est donc une intéressante question, à la fois rétrospective et prospective, qu'aborde la dernière livraison de la revue Politique étrangère (cf. le sommaire). Les différents articles proposés s'intéressant à un grand nombre de domaines : politique, conceptuel, militaire, régional, etc.

A noter : la conférence aux Invalides du 12 mai (lundi) de 16h00 à 19h00 suite à la sortie de ce numéro. Inscriptions obligatoires (cf. ici).
Sommes-nous en 1913 vers un nouvel affrontement ? En 1920 avec l'espoir d'une sécurité organisée collectivement ?

samedi 12 avril 2014

Stratégie - La France et la sécurité en Asie-Pacifique

Faire (parfois faire-faire) et faire savoir !

Utile document que celui qui vient d'être publié ces jours-ci par le ministère de la Défense pour présenter la politique de défense et de sécurité de la France en Asie-Pacifique. Classique pour un document de cette nature, l'organisation s'articule autour des intérêts propres à la France et partagés avec ses partenaires à l'échelle globale et régionale, les risques et les menaces liés à la zone, et les différents outils mis à disposition pour la participation au renforcement des capacités de souveraineté des états de la zone (les engagements, les accords, la coopération structurelle et opérationnelle, l'industrie d'armement et le soutien à l'exportation).


Sur la forme, la clarté (avec de très utiles cartes, notamment sur les accords internationaux de la zone, la présence militaire française et le réseau de coopération : exercices, attachés de défense ou de sécurité, etc.) et la concision (une vingtaine de pages présentée de manière moderne) ne sont pas les moindres de atouts pour prouver, témoigner et expliquer efficacement l'engagement de la France dans cette zone. L'existence (dès sa parution...) d'une version en Anglais (comme cela avait été le cas pour le Livre blanc) en fait un outil pratique, à même d'être largement diffusé auprès de nos partenaires.

lundi 7 avril 2014

VAB Ultima en Centrafrique : l'exemple d'un compromis difficilement trouvable ?

Ultime évolution d'un vétéran des armées françaises, le VAB ULTIMA a été récemment déployé en République centrafricaine (RCA). Si ses récents utilisateurs se réjouissent de sa fiabilité mécanique, de la protection offerte et de ses capacités d’agression, ces avantages se font au détriment de sa mobilité, pas la moindre des qualités nécessaires sur un théâtre d’opérations comme celui-ci.
 
 
Comment rendre aveugle un conducteur... Notez le système TOP (optiques / mitrailleuse) au-dessus du tireur et la plaque anti-IED sous la caisse. Crédits : ECPAD. 
 
Ce type de véhicule est un bon exemple de la recherche la plus équilibrée possible entre les 3 caractéristiques principales de tous véhicules de combat : mobilité, puissance de feu et protection. Il illustre aussi la capacité de certains véhicules à intégrer ou non des modernisations incrémentales (parfois lourdes) durant toute sa carrière opérationnelle, sans modification profonde de son architecture.
 
Contexte

Il s’agit du 2nd déploiement opérationnel de ce type de véhicule après l’envoi à partir de juin 2012 d'une trentaine d'exemplaires en Afghanistan lors de la phase de retrait de la province de Kapisa. Des VAB ULTIMA auraient dû rejoindre le Mali au printemps 2013 dans le cadre de l’opération Serval, mais sont sans doute, à ma connaissance, directement partis en RCA pour l'opération Sangaris.

lundi 31 mars 2014

Mali - Militaires français, maliens et tchadiens face à une guérilla...

Rien de très confidentiel comme contenu, mais des points intéressants...

Tout en appuyant la montée en puissance des forces armées maliennes (FAMA) et de la mission onusienne (MINUSMA), les militaires français de l'opération Serval poursuivent au Mali leur lutte contre les groupes armés terroristes - GAT (car des groupes non-armés terroristes existent ?).

Comme noté dans un récent article, les militaires français des unités conventionnelles font face aujourd'hui surtout à un adversaire mobile, léger et fuyant. Ainsi, les militaires du 7ème BCA (Varces) n'ont eu aucun contact avec ces GAT depuis leur arrivée au Mali (fin janvier).


Évitant généralement les contacts directs, les GAT privilégient les modes d'actions indirects : pose de mines sur les voies les plus employées, utilisation d'IEDs (Improvised Explosive Devices), tirs de roquettes (type CHICOMs), etc. 

Michael Yon, ancien membre des forces spéciales américaines, aujourd'hui journaliste free-lance (souvent intégré au sein d'unités militaires en Irak et en Afghanistan), a récemment publié 3 intéressants documents (avant d'autres ?) permettant d'illustrer ces modes d'actions ennemis.

jeudi 20 mars 2014

Histoire - L'Algérie et l'Afghanistan, finalement, c'est comparable ?

Nombreux ont été ceux qui ont tenté de manière plus ou moins convaincante de comparer les opérations militaires durant la guerre d'Algérie et la guerre d'Afghanistan, avec des avis souvent un peu définitifs, répondant un coup oui, un coup non...
 
C'est donc l'une des qualités de l'ouvrage présenté ici que de se plonger dans cet exercice comparatif mené point par point par le lieutenant-colonel Gaillot, qui a été notamment officier renseignement de novembre 2009 à juin 2010 dans la province de Kapisa.
 
Merci à lui d'avoir bien voulu répondre à ce quelques questions sur son livre qui marie habilement mémoire, témoignage et histoire.
 
 
Quels étaient vos objectifs quand vous vous êtes lancé dans cette comparaison entre ces deux conflits ?

En premier lieu, je désirais rendre hommage à tous les soldats français qui ont donné leur vie en Afghanistan et en particulier à trois d'entre eux qui m'étaient particulièrement proches.

En second lieu, je souhaitais témoigner de ce que l'armée française avait réellement fait en Afghanistan. Je ne retrouvais pas ce que j’avais vécu et ressenti au travers des différents médias que nos concitoyens ont pu lire, entendre ou regarder depuis le début de notre engagement dans cette mission longue, complexe et dangereuse mais ô combien exaltante. Je souhaitais en particulier mettre en exergue le professionnalisme, la capacité d'adaptation mais aussi le courage et parfois l'héroïsme de nos soldats, qui sans bien appréhender les raisons de notre engagement dans ce conflit, n'ont jamais douté et ont fait preuve d'un remarquable sens du devoir. Voir des jeunes issus d'une société assez égoïste et matérialiste se comporter avec une telle exemplarité dans l'adversité est pour moi un grand signe d'espérance et je voulais en témoigner.
 

jeudi 13 mars 2014

Hors-série prometteur - La cavalerie au combat : récits et témoignages

Les éditions Caraktère sortent d'ici quelques jours un hors-série exceptionnel sur la cavalerie française au combat. En effet, le HS n°24 de Batailles et blindés sera entièrement consacré à l'engagement des différentes unités de l'arme blindé cavalerie (lourde, légère, renseignement, etc.).
 
 
En plus de la présentation de la cavalerie aujourd'hui (doctrine, organisation, etc.), et avec la qualité que nous connaissons aux publications de cette maison d'édition, ce numéro fera la part belle aux témoignages des acteurs engagés au Mali, en Afghanistan, en Côte-d'Ivoire, au Tchad, etc.

 
Plus de 200 illustrations (dont un certain nombre sont inédites) viendront compléter les 150 pages de ce magazine, entièrement rédigé par des cavaliers (officiers, sous-officiers, militaires du rang), avec 15 pages d'infographies présentant les principaux matériels en 3D (Leclerc, VB2L, AMX-10RCR).

 
A mettre dans toutes les mains pour découvrir ou mieux comprendre en quoi la cavalerie via toutes ses composantes a été et sera au cœur de la mêlée et du combat interarmes d'hier et de demain.
 
C'est en plus un bel hommage rendu à tous ces cavaliers engagés aujourd'hui quotidiennement en opérations et dans quasiment toutes les dernières opérations menées par les armées françaises.

Très bientôt dans les kiosques.

A NOTER : les bénéfices des ventes de ce numéro seront intégralement reversés à l'association "Terre Fraternité" qui accompagne les blessés de l'armée de Terre, et leurs proches.

vendredi 7 mars 2014

Colloque - "Diplomatie de défense" (Paris, le 10 et 11 avril)

Le Centre de recherche des écoles de Saint-Cyr Cöetquidan (CREC), en partenariat avec la délégation aux affaires stratégiques (DAS), organise le 10 et 11 avril à Paris (immeuble Chaban-Delmas, à l'Assemblée Nationale) un colloque international sur la diplomatie de Défense.
 
Le programme (disponible ici), ainsi que les modalités pratiques, promet d'intéressantes contributions, pour un sujet plus que jamais au cœur de l'action des forces armées françaises dans les années à venir.
 
 
Quelques réflexions sur ce blog et ailleurs :
Ne manquez pas également cet entretien de l'amiral Gillier (DCSD), actuellement un des acteurs clés en France pour ces activités de diplomatie de Défense : un amiral au Quai d'Orsay (Cols Bleus).
 
Pour plus de précisions, son audition à la Commission de la défense nationale et des forces armées de l'Assemblée nationale est également une lecture incontournable (05/02/2014).